L’Art de la Table et l’orfèvrerie : de l’éclat du XVIIIᵉ Siècle à nos jours
- Maison des Estimations
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L’orfèvrerie occupe une place essentielle dans l’histoire de l’art de la table, symbole de raffinement et de prestige depuis plusieurs siècles. Dès le XVIIIᵉ siècle, la table devient un véritable théâtre social où chaque détail compte : les pièces d’orfèvrerie, souvent en argent massif, incarnent alors le luxe et le savoir-faire des plus grands artisans. Les repas aristocratiques sont autant d’occasions d’exposer richesse et goût, à travers des pièces finement ciselées et aux décors inspirés du style rocaille, puis néoclassique.
Parmi les ustensiles emblématiques de cette époque, on retrouve les centres de table, les ménagères, les bougeoirs, les candélabres, les porte-couteaux, les salières ou encore les soucoupes destinées à l’ornementation et au service. Ces objets, conçus pour allier utilité et esthétique, témoignent d’une véritable maîtrise technique. Chaque détail, du relief à la gravure, illustre la recherche de perfection propre aux orfèvres d’antan.
Les XVIIIᵉ et XIXᵉ siècles voient s’épanouir de grands maîtres orfèvres tels que Thomas Germain et son fils François-Thomas Germain, réputés pour leurs créations au service des cours royales européennes, mais aussi Jean-Baptiste-Claude Odiot, Jean Puiforcat, ou encore Martin-Guillaume Biennais, orfèvre attitré de Napoléon Ier. Leurs ateliers sont de véritables laboratoires d’innovation artistique et technique.
Au XIXᵉ siècle, la révolution industrielle transforme le monde de l’orfèvrerie. L’apparition du métal argenté, obtenu par électrolyse, démocratise ces objets luxueux. Des maisons comme Christofle, Odiot ou Ercuis se distinguent alors par leur capacité à produire des pièces d’une grande finesse à un coût plus accessible. L’orfèvrerie entre ainsi dans les foyers bourgeois tout en conservant son prestige dans les cercles aristocratiques.
Comment expertiser une pièce d’orfèvrerie ?
L’expertise d’une pièce d’orfèvrerie repose sur plusieurs critères précis :
L’étude des poinçons : ils constituent la véritable carte d’identité de l’objet. Ces marques, souvent très fines, permettent d’identifier le titre du métal (argent massif ou métal argenté), la ville de fabrication, la période et l’orfèvre.
L’analyse du style et de la technique : l’expert évalue la cohérence stylistique avec l’époque supposée (rococo, Empire, Art déco…) et la qualité du travail de ciselure, de gravure ou d’assemblage.
L’examen de la patine et de l’état de conservation : une pièce légèrement oxydée ou présentant une usure naturelle témoigne souvent de son authenticité, tandis qu’une restauration trop visible peut en altérer la valeur.
La recherche d’une signature ou d’un poinçon d’atelier : la présence d’un nom prestigieux, tel que Christofle, Odiot, Puiforcat ou Ercuis, peut considérablement augmenter l’intérêt de la pièce.
L’étude de la provenance et de l’historique : un certificat, une facture d’origine ou une inscription particulière sur la pièce peuvent renforcer son importance historique et marchande.
Faire appel à un cabinet d’expertise spécialisé permet d’obtenir une évaluation rigoureuse et documentée, qu’il s’agisse d’une succession, d’une assurance ou d’une vente aux enchères.
Aujourd’hui encore, ces pièces racontent une histoire de goût, de tradition et de transmission. Le cabinet d’expertise met en lumière la valeur artistique et patrimoniale de ces objets, qu’ils soient en argent massif ou en métal argenté, témoins d’un savoir-faire intemporel.Dans le prochain article, nous explorerons la deuxième partie de ce thème, consacrée aux services de verres et cristaux, à travers les grandes maisons telles que Baccarat, Saint-Louis ou Daum, qui ont prolongé l’art de la table dans la transparence et la lumière.











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